DPE : 
la méthode de calcul dite « sur facture » laisse place à la méthode dite « 3CL »

Élément essentiel à toutes transactions immobilières, le Diagnostic de Performance Énergétique – plus connu sous l’acronyme DPE – a subi quelques évolutions au cours des dernières années.

Gaëtan Saint Dizier, professionnel certifié et dirigeant du cabinet Diag 50 intervenant sur la région du Cotentin, nous propose ci-après un focus sur ces évolutions, notamment en matière de calcul.

Créé en 2006, le DPE avait pour objectif d’optimiser la consommation d’énergie des ménages français. Par la suite, ce diagnostic a subi d’importantes modifications afin de le rendre plus fiable, plus lisible et davantage adapté à la règlementation portant sur la transition énergétique.

A ce jour, le DPE repose sur différentes informations :

• Description et caractéristiques et des équipements d’un logement
• Taux de pertes thermiques
• Conseils pour améliorer sa performance énergétique

Il s’agit d’un véritable bilan énergétique du logement qui permet de détecter certains défauts pouvant entraîner une déperdition thermique et une surconsommation d’énergie. 

Mais quelle différence entre la méthode traditionnelle dite « sur facture » et la méthode actuelle dite « 3CL » ?

La méthode sur facture

La méthode de calcul dite « sur facture » était la méthode traditionnelle auparavant utilisée pour les constructions d’avant 1949. Elle se basait sur l’étude des factures d’énergie émises au cours des trois dernières années précédant le diagnostic. Il s’agissait des factures à destination de l’occupant, qu’il soit propriétaire ou locataire du logement.

Le diagnostiqueur immobilier pouvait alors compiler l’ensemble de ces factures, afin d’identifier le mode de consommation et pouvoir établir une moyenne selon le type d’énergie consommée.

Le logiciel utilisé pour ce calcul établissait alors un ratio entre les consommations observées et la superficie du logement pour en déduire une « étiquette énergétique » et une « étiquette climat du bâtiment ».

Cette méthode de calcul « sur facture », était alors utilisée pendant des années, mais elle a ensuite été remise en cause pour les logements d’habitation, bien qu’elle reste actuellement utilisée dans le tertiaire. 

La méthode de calcul 3CL

En effet, cette méthode de calcul dite « sur facture » présentait quelques désagréments pouvant alors biaiser le résultat obtenu. En l’occurrence lorsque :

• Le logement n’était pas occupé depuis plusieurs années et le diagnostiqueur ne pouvait avoir de références récentes en raison de l’absence de factures.
• L’ancien locataire n’était pas joignable et/ou ne disposait des anciennes factures d’énergies. 

C’est pourquoi, le calcul du DPE se base désormais sur la méthode dite « 3CL » – Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements.

Cette méthode s’appuie sur la consommation d’énergie primaire annuelle de l’habitation, notamment pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, ainsi que sur l’observation de divers éléments tels que :

• La superficie des murs, du plafond et du plancher
• La présence de ponts thermiques dans les endroits stratégiques : entre les ouvertures et les murs, ou bien encore autour des aérations…
• La superficie des ouvertures telles que portes et fenêtres, mais aussi leurs orientations, leurs matériaux, l’épaisseur du vitrage
• Le système de chauffage et son ancienneté
• Le système d’eau chaude sanitaire et ses performances énergétiques
• Les équipements d’autoproduction (ex : panneaux solaires)

N.B : Une source d’énergie primaire est une forme d’énergie disponible dans la nature avant toute transformation. Si elle n’est pas utilisable directement, elle doit être transformée en une source d’énergie secondaire pour être utilisable et transportable facilement. 

A ce jour, et depuis l’entrée en vigueur du nouveau DPE en 2021, la méthode de calcul « 3CL » est celle utilisée lors de la mise en vente ou en location d’un bien immobilier.

Cette méthode de calcul s’appuie donc sur des données plus concrètes, ce qui va incontestablement fiabiliser ce diagnostic de performance énergétique, qui sera alors au plus près de la consommation réelle du logement.